Armand Fallières passa sa jeunesse à Mézin où se trouvait la maison familiale et dont il fréquenta le collège. A 13 ans, ses parents, ayant une certaine aisance, l'envoient au lycée d'Angoulême pour y perdre son accent gascon (qu'il conserva toute sa vie) et y passer le baccalauréat. Le jeune provincial à la frêle silhouette part ensuite étudier le droit à Paris où il fréquente surtout les réunions politiques républicaines.
Rappelé par son père inquiet de cette passion pour la politique, il termine son droit à Toulouse avant de s'installer comme avocat dans la sous-préfecture de Nérac, proche de son village natal.
Il plaide alors quelques procès politiques avec succès dont celui de la « Marseillaise » en 1871 dans lequel sont impliqués onze jeunes gens ayant chanté à Damazan ce chant séditieux sous Napoléon III. Sa carrière judiciaire se termina en 1888, date à laquelle il fut, à sa demande, rayé du tableau des avocats en raison de ses obligations politiques. Mais elle lui permit d'afficher pour la première fois ses convictions républicaines et l'arma pour les joutes politiques.