Républicain et opposant à l'Empire dès sa jeunesse, Armand Fallières se lance dans la politique locale à peine installé à Nérac comme avocat. Conseiller municipal, puis maire, il resta premier édile de la cité jusqu'en 1878, avec deux interruptions cependant dues à sa révocation par le gouvernement de droite de 1874 à 1876, puis en 1877.
En 1871, il entre comme représentant du canton de Nérac au conseil général dont il devint président de 1883 à 1886.
En 1876, il gravit une nouvelle marche et devient député, mandat qu'il remplit jusqu'en 1890 avec une brève éclipse en 1877, l'Assemblée nationale ayant été dissoute par le président Mac-Mahon.
En 1890, il franchit un dernier échelon. A la mort subite du sénateur lot-et-garonnais Laporte les grands électeurs du Néracois lui offrent de soutenir sa candidature, ce qui lui permet d'entrer au palais du Luxembourg. Réélu en 1897, il est, trois ans plus tard, porté à la présidence du Sénat en remplacement d'Émile Loubet élu, lui, président de la République.
Parallèlement il occupa divers postes ministériels, à l'Intérieur (1880-1881, 1882-1883 et 1887), à la Justice (1887-1888), enfin à l'Instruction publique (1883-1887, 1889-1890). Il fut même président du Conseil pendant une brève période (du 20 janvier au 20 février 1883), mais n'exerça guère ses fonctions.Dès le 30 janvier, en effet, il tombe malade et reste alité après un malaise à la tribune de la Chambre des députés.
Cette carrière politique locale, puis nationale de quelques 35 ans le prépara à exercer la magistrature suprême. En 1906, lorsqu'il accède à la plus haute fonction de l'État, il connaît parfaitement les rouages comme les hommes de cette Troisième République désormais assise et tranquille.