Armand Fallières

Un président très caricaturé

Comme tous les personnages politiques en vue depuis Louis-Philippe, Armand Fallières fut une cible privilégiée des caricaturistes, essentiellement durant son septennat (1906-1913).

Les très nombreux portraits en charge utilisent avant tout ses caractères physiques : sa rondeur symbole d'apathie et d'inaction, son visage en forme de poire avec son toupet caractéristique sont régulièrement mis en scène.

Son origine provinciale, mieux rurale et gasconne est également une source d'inspiration pour ces artistes populaires. Et le domaine de Loupillon que le président aime tant devient le centre des activités et des préoccupations du locataire de l'Élysée qui ne sait que vanter et abuser de ses chères vignes et de leurs fruits.

Ses convictions comme son action politique sont également brocardées : républicain de toujours, il est affublé d'un ridicule petit bonnet phrygien et sa modération devient immobilisme. On le soupçonne d'être franc-maçon, on lui reproche d'être anticlérical, de gracier d'horribles criminels et de vouloir imposer l'impôt sur le revenu. Quant à son influence internationale, elle se résume en visites et réceptions protocolaires au cours desquelles, encore une fois, il s'efforce…de placer son vin de Loupillon.

Malgré tout, cette prolifération de caricatures permit d'asseoir la popularité d'un homme dont la bonhomie et la simplicité rassuraient et attiraient la sympathie d'un large public qui reconnaissait en lui l'image du républicain idéal.