Archives départementales de Lot-et-Garonne - Lot-et-Garonnais et la Grande Guerre

La vie au front - Introduction

Lorsque les premiers mobilisés quittent Agen et Marmande à partir du 4 août 1914 au milieu d’une foule qui les acclame, ils partent résolus, sûrs d’accomplir leur devoir et de rentrer chez eux avant Noël. L’optimisme est de courte durée et le baptême du feu très rapide dans un déchaînement d’artillerie et de morts.

 

Dès la fin de 1914, cette guerre de mouvement cesse et le front ouest se stabilise de la Baltique à la Suisse. De part et d’autre, les combattants français et allemands creusent des tranchées et des boyaux, dressent entre eux des barbelés dans le no man’s land de quelques centaines de mètres qui les séparent. Et l’on s’installe dans le froid, la boue, la pluie ou la poussière et la chaleur.

 

La vie quotidienne n’est pas facile. Premier sujet de préoccupation : le ravitaillement dont l’ordinaire est amélioré par les colis envoyés par les familles. L’hygiène, elle, est déplorable : poux et rats pullulent et l’habillement n’est guère mieux : là encore on fait appel à la famille pour obtenir le tricot ou l’écharpe qui protège de l’hiver rigoureux.

 

Malgré cela, la vie dans les tranchées a ses bons moments.Pour tromper l’ennui entre deux assauts, les poilus (appelés ainsi parce qu’ils renoncent à se raser) fument, jouent aux cartes, fabriquent toutes sortes d’objets, en particulier dans les douilles d’obus qu’ils ramassent sur le champ de bataille. Mais surtout écrivent à leur famille, lisent et relisent leurs réponses. Il leur faut garder le moral et le contact avec l’arrière. D’autres enfin dessinent, rédigent des carnets personnels, des poèmes ou des chansons en attendant la permission, seul véritable moment de détente, toujours trop rare.

 

Mais dans ces mêmes tranchées, les poilus doivent supporter les incessants tirs d’artillerie ennemie qui peuvent transformer leur abri en tombeau, ce qui les démoralisent et les amènent à se sentir sacrifiés. Ils doivent en outre supporter la putréfaction des morts, les souffrances des blessés. Il leur faut même accepter qu’on fusille l’un d’entre eux parce qu’il a, dans un moment d’égarement, abandonné la tranchée.

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