Archives départementales de Lot-et-Garonne - Lot-et-Garonnais et la Grande Guerre

L'arrière mobilisé - Introduction

Dès le conflit engagé, l’État met en place une économie dirigée pour fournir le front en armes et munitions et ravitailler les soldats et les civils. Tout en encourageant les populations à produire des denrées de première nécessité, on réquisitionne les produits alimentaires, le vin, le bétail. Peu à peu on organise la pénurie en instaurant des cartes de rationnement. En même temps on mobilise toute la main-d’œuvre possible : femmes, enfants, prisonniers de guerre et employés coloniaux sont largement utilisés pour les travaux des champs ou dans les usines d’armement.

 

L’arrière se mobilise également pour aider financièrement ou matériellement les combattants comme les prisonniers. Les quêtes sur la voie publique, les dons de produits alimentaires ou de vêtements sont organisés pour leur envoyer des colis. On encourage même les privations individuelles pour le bien-être des soldats. On pousse également les civils à sacrifier leurs économies en souscrivant aux emprunts de Défense nationale que l’État lance pour financer cette guerre coûteuse.

 

On se mobilise aussi pour accueillir et soigner les blessés du front. Le Lot-et-Garonne, situé loin des combats et jouissant d’un climat agréable, installe dès août 1914 des hôpitaux provisoires. À Agen, les écoles sont réquisitionnées ainsi qu’une partie de la préfecture ; à Villeneuve-sur-Lot, l’épouse de Georges Leygues crée l’hôpital de Lamothe qui compte cent dix lits pour grands blessés. Les autorités visitent les malades, on leur organise des spectacles.

 

Les esprits, enfin, sont mobilisés et participent ainsi à l’effort de guerre. La propagande, confinant parfois au « bourrage de crâne », très anti-allemande, exalte le patriotisme. Elle s’étale partout sur les cartes postales, les affiches, les livres, les objets usuels. Elle touche toutes les populations. Pour les catholiques cette guerre devient une croisade et le soldat souffre à l’imitation du Christ. Quant aux enfants, leurs jeux, leurs jouets, leurs lectures rappellent le conflit : les filles rêvent d’être infirmières et les garçons se voient en poilus prêts à en découdre avec les « Boches ».

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